**~** Chapitre 2 **~**
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narration
POV Orsolya
*pensées Orsolya*
POV Orsolya
Quelque chose vibre. Mon portable. Il est cinq heures du matin, qui peut bien m'appeller à cette heure-ci? Je décroche.
- Allô?
- Ma chérie! Comment vas-tu mon amour?
- Oh Daniel! Tu me manques tant!
- Je n'ai pas cessé de penser à toi ma poupée en porcelaine. J'ai besoin de toi. Je ta'ime tant, m'avoua-t-il une fois de plus, la voix légèrement brisée.
- Je t'aime aussi mon amour. Dis-moi une chose : pourquoi tu m'appelles à cette heure-ci?
- J'avais besoin d'entendre ta douce voix de fée. Je vais bientôt devoir y aller, on a un concert demain et là il faut préparer le matos et partir en route. Je te rappelle ce soir.
- Alors "merde" pour le concert. Mon chéri, je te connais. Ne stresse pas trop et tout ira bien. Tu es le meilleur guitariste que je connaisse. A ce soir. Je t'aime.
- Je t'aime ma poupée en porcelaine.
Je repose mon portable sur mon bureau. Je m'asseois sur mon lit et repense à lui. Je souris en me souvenant du jour où il m'avait surnommé sa "poupée en porcelaine". C'est vrai que lorsque l'on me regarde, on croirait en voir une : J'ai de longs cheveux noirs bouclées me descendant jusqu'en bas du dos; j'ai un tein pâle que je blanchis davantage; des lèvres assez pulpeuses que je fais ressortir avec du rouge à lèvres rouge sang; je ne mets pratiquement que des robes blanches, rouges et noires qui m'arrivent au-dessus des genoux avec des rangers et des collants en résille.
Je me rappelle, nous étions à une fête dans notre lycée. J'étais tranquillement en train de parler avec mes amis lorsque nous aperçûmes deux gars en train de se courser. Un se dirigeant vers nous mais nous nous sommes écartés et l'avons esquivé. Par contre, le deuxième devait être tant en colère qu'il ne fit pas attention, fonça tête baissée, et me rentra dedans. Il me renversa et est tombé sur moi par la même occasion. Je commençai à ressentir une vive douleur à la cheville et me suis pas priver pour m'en plaindre. Il se remit debout et m'aida à me relever. Mais seulement il était impossible pour moi de marcher. Il me proposa de m'aider à rentrer chez moi. Comment aurais-je pû refuser, étant incapable de faire le moindre pas toute seule? Ce soir-là, il me dit : "Tu ressembles à une poupée, mais de là à être en porcelaine, je ne m'en doutais pas." et il continua à me surnommer ainsi. Il me rendait visite tous les jours pour s'informer de mon rétablissement. Et puis petit à petit, les sentiments sont venus. C'est comme ça que je suis avec Daniel depuis plus d'un an et demi; mais il est aussi mon meilleur ami et mon confident.
Il est tôt mais je sais que je ne pourrai plus me rendormir. Je descends au salon silencieusement pour ne pas réveiller les autres. J'allume la télé, me dirige vers l'étagère à DVD et prends Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud, adaptation cinématographique du roman d'Umberto Eco. Cela va faire la trentième fois que je le regarde et l'adore toujours autant. Une fois le film terminé, je prends mon petit-déjeûner et assiste au réveil des membres de ma famille. Ma mère est stressée et met ma petite-soeur et mon père sous pression. Ils doivent se rendre à je ne sais quelle réunion importante et ne rentreront que ce soir.
*Bon débarras! Niark niark. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire toute seule ici? Moueurf, inutile de me creuser la tête maintenant, j'ai le temps. *
Ils sont déjà en retard et pas encore prêts, ma mère commence à hurler sur tout le monde.
Soudain, un bruit fige tout le monde dans son agitation : on vient de sonner à la porte. Ma maternelle part ouvrir en courant. Deux minutes plus tard :
- Orsolya! C'est le nouveau voisin!
*Bah oui parce que nous on a emménagé ici il y a trois jours et lui, selon les dires de ma mère, il n'y a seulement que deux jours... Oué bon, la différence n'est pas énorme, mais ça nous donne l'avantage en cas de litige. Boueuh j'raconte port nawak là... --' Comme quoi, je m'emmerde vraiment... Preuve que ne rien faire est nuisible à la santé mentale de votre cerveau.*
- Il ne retrouve plus ses clefs et va rester ici le temps que le serrurier arrive. Nous serions bien restés mais nous devons partir, ajouta-t-elle à l'intention de l'invité.
Ils partirent précipitemment , me laissant donc seule avec cet inconnu.
*Mais quel boulet celui-là à perdre ses clefs! Bon, même si je ne suis pas d'humeur super sympathique, il faut que j'ai l'air agréable.*
Je me force à sourir et me dirige vers la porte. Je l'ouvre et...
*Mais c'est le gars d'hier avec son fichu anneau!*
Apparemment, il a dû le retrouver vu qu'il porte une bague avec des espèces de motifs celtiques. Il me sourie, bêtement. Polie, je le salue, il fait de même.
- Hier nous n'avons pas eu le temps de nous présenter. Je m'appelle Gustav Schäffer, me dit-il, avec son accent guttural.
- Orsolya Harczy, lui dis-je en serrant la main qu'il me tendait.
- Je suis désolé de vous déranger mais je suis allé en ville tout à l'heure et depuis je ne retrouve plus mes clefs.
- Ce n'est pas grave. Ca arrive à tout le monde, mais j'ai remarqué que tu perdais beaucoup de choses...
- C'est le déménagement, tous ces changements m'ont perturbés. D'habitude je suis organisé, mais là, c'est la pagaille complète.
Pendant qu'il parlait, j'eus le temps de le détailler. Il doit avoir dans les 18-19 ans, il a des *magnifiques* cheveux blonds encadrant un visage angélique.
*'Tention, il aurait pû concurrencer avec le modèle qu'a pris Michel-Ange pour son David... >.< Ahem, bon, je m'éloigne du sujet là.*
Il a des traits plutôt *trèèèèèèèèèèèèès [bave]* agréables. En fait, je dois avouer qu'il est plutôt *trèèèèèèèèèèèès* beau garçon.
- Et bien entre ou sinon tu vas attrapper un coup de soleil, lui dis-je.
Il pénétra dans le salon et alla de suite se planter devant un tableau.
- Je vois que tu es dans une famille d'artistes. L'auteur de ces tableaux a vraiment beaucoup de talent. C'est qui qui les a peint?
- Et bien, c'est moi. La peinture est mon passe-temps, mon hobby.
- Ces toiles sont superbes. Je ne m'y connais pas beaucoup en peinture mais je sais tout de suite reconnaître un don pour un art lorsqu'il y en a. Et là je vois que tu en possèdes énormément , me complimenta-t-il.
- Merci, lui répondis-je en rougissant *comme une conne*. Je suis allée pendant quelques temps dans une école spécialisée dans l'art mais les règles étaient trop strictes, et moi j'ai besoin de liberté alors ils m'ont virés pour diverses choses....
Diverses choses? Oui, genre detention de drogues, consommation d'alcool dans les locaux, insolence envers les professeurs, dégradation du matériel,... C'était ma période de rébellion, je n'en suis pas fière mais ne le regrette pas pour autant, chacun ayant eut au moins une fois dans sa vie un tel passage.
- Si tu as envie de manger ou de boire quoi que ce soit, n'hésite pas à me le dire.
- Non, ça va. Dis, tu pourrais me montrer d'autres tableaux que tu as peint? me demanda-t-il.
- Dans ce cas-là, je vais aussi te faire visiter toute la maison vu qu'il y en a un peu partout.
- Je ne dis pas non.
De toute ma maison, la pièce qu'il adore le plus est certainement ma chambre. Je dois m'avouer que je suis satisfaite de la façon dont je l'ai décorée mais je ne pensais pas qu'elle lui plairait autant : les murs sont peints en rose framboise mes meubles sont exclusivement en bois de couleur foncée, j'ai un lit à baldaquin avec des rideaux en tissu rouge si fin que l'on voit à travers, j'ai une bibliothèque remplie de divers ouvrages dont certains en hongrois. Mon violoncelle, ma basse et bien sûr quelques uns de mes plus beaux chefs-d'oeuvres accrochés aux murs.
- C'est... c'est... c'est magnifique, balbutia-t-il, bouche-bée.
- Nous avons quelques chaînes allemandes en bas. Ca te dirait un peu de zapping? Je sais que ta langue doit te manquer.
- Oh oui! Sur les chaînes musicales, comme ça je saurai enfin si..., et il se tut.
A ce moment il changea d'expression, il se renferma. Je n'insiste pas pour savoir ce qu'il me cache. Il a l'air déjà assez embarassé comme ça.
Descendus au salon, je le laisse choisir la chaîne qu'il souhaite regarder. Je me rends à la cuisine pour prendre quelque chose à manger et des sodas.
*Evidemment, pour moi, ça ne sera que soda.*
Je reviens vers Gustav un paquet de pop-corn, de biscuits et deux canettes en main. Je m'asseois à côté de lui et m'aperçois que son visage a encore changé d'expression.
*L'est bizarre le p'tit Gus. o.0?*
Il est tout souriant et regarde la télé comme si que c'était une baguette magique qui exaucerait tous ses voeux... Mouais. Je ne comprends pas. Je regarde donc cet écran : c'est un groupe allemand qui passe, il y a marqué "Tokio Hotel".
*Je vois pas pourquoi "Tokio Hotel". Pourtant le chanteur il a pas l'ait asiat' et puis il chante en allemand. C'est quoi le rapport? Et pourquoi "hotel"? De toute manière, ces allemands ils sont tous frappés alors bon...*
Le chanteur a un style plutôt exentrique mais j'aime bien, le guitariste ressemble plus à un crustacé géant qu'à un humain et porte des vêtements six fois trop grands pour lui, le bassiste a l'air de se tapper un orgasme avec son instrument et le batteur... le batteur n'est autre que Gustav.
- Euh... Gustav... C'est pas toi là-bas? A la batterie?
- Oui, oui, c'est bien moi. C'est mon groupe que tu vois là. Bill, Tom et Georg. Nous sommes ensemble depuis plusieurs années. Tu sais, les galères de petits groupes... 'Fin bref. Et finalement un jour, un certain David Jost, un producteur qui par la suite est devenu notre manager, nous a remarqué lors de l'une de nos petites prestations. On lui doit tout à ce gars, même si j'ai du mal à le supporter... Ce n'est qu'un opportuniste parmi tant d'autres. Mais il a réussi son coup. Mais bon, ça, ça n'est qu'un détail. Là, la chanson que tu entends c'est "Der letzte Tag" . Dis-moi, t'en penses quoi?
- C'est pas désagréable à écouter... Techniquement parlant, c'est pas mal, même si le bassiste n'est pas top, ça passe quand même. J'aime bien, vite fait quoi. Mais bon, en temps normal, j'écoute plutôt Slipknot, Eths ou System Of A Down...
- Hey! Moi aussi j'adore S.O.A.D.!
- Cool...
- Ah, au fait, reprit-il, les autres membres du groupe vont bientôt passer ici quelques jours chez moi alors je te les présenterai. Tu verras, ils sont adorables.
- Ils m'en ont tout l'air, lui répondis-je avec un sourire *très* peu convainquant.
- Dis-moi, ça ne te dérangerais pas de venir chez moi et de faire un peu de shopping... décoratif un de ces quatre? Je viens d'emménager et ma maison est vraiment vide et impersonnelle mais je me disais qu'avec tes goûts en matière de décoration, on pourrait changer ça.
*Yeah! Me fait confiance pour la déco! Mode sadique : il va regretter! Muhahahaha! =D*
- C'est quand tu veux! lui répondis-je, un énorme sourire accroché aux lèvres.